Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'holographie !
Presque comme le vrai : l'hologramme de Paul Smigielski.
Musée de l'Holographie 1985
« Un hologramme restitue l'interférence de deux rayons laser, l'un représente le faisceau de référence et l'autre est réfléchi par l'objet à photographier », précise Paul Smigielski. Une explication plus simple pourrait être celle-ci : lancer deux pierres dans une mare, des ondes se formeront à la surface de l'eau qui à un moment se rencontreront. La résultante de leur rencontre formera l'interférence des deux ondes. Même si l'explication reste absconse, nous avons eu l'occasion d'admirer les images interférométriques que nous a présentées le chercheur, des images proches de la réalité avec la restitution de la profondeur (3D).
En 1985, ce passionné de la lumière réalise deux films en relief avec des images holographiques : « Christiane et les Holobulles » et « Holomobile », sur une idée de l'Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL). Le 26 octobre 1985, l'ISL obtient le Grand prix international du futur pour son procédé de cinéma en relief par holographie.
« Tout ce qui se déforme peut-être analysé »« C'était la folie du diable dans toute la France, tout le monde voulait réaliser des hologrammes », note Paul Smigielski. Un nouveau procédé de contrôle de contraintes mécaniques a éclos. Le cinéholographie a permis de superposer des figures de diffraction d'un objet en mouvement dans ses quatre dimensions (espace et temps) en vue de leur exploitation. « Tout ce qui se déforme peut être analysé par l'interférométrie holographique », souligne le spécialiste.
Effectivement, cette méthode permet d'identifier des défauts dans la matière, de contrôler des soudures, du collage, de réaliser des essais de fatigue (étude des vibrations) et de mesurer l'écoulement des fluides. « Ce procédé a permis de mettre en évidence les défauts des particules émises par les injecteurs de la fusée Ariane lors d'un de ses échecs », commande le sculpteur de lumière.
« La photonique est la science du XXIe siècle »Notons que l'holographie numérique se développe depuis quelques années grâce à l'amélioration des capteurs photo sur les caméras. « On peut sérieusement envisager, pour les années à venir, des CD-Rom et des DVD à mémoire holographique. Ce qui multipliera par mille leur capacité de stockage. La photonique est la science du XXIe siècle », avance Paul Smigielski.
Patrick Meyrueis, professeur à l'université de Strasbourg, précise : « L'université a vendu quatorze brevets à une société japonaise concernant le stockage de masse sur des matériaux à bases de protéines. »
La biophotonique est un autre domaine en pleine évolution. Michel Faupel, vice-président de Rhénovia Pharma note : « La biophotonique c'est l'utilisation des rayons visibles, des rayons ultra-violets, des rayons infrarouges, voire des rayons X pour l'analyse ou la modification d'objets biologiques par nature complexe sera sans doute l'une des applications les plus porteuses des sciences et technologies de la lumière. »
Un marché global de 55 milliards d'eurosSelon le représentant de Rhénovia l'enjeu économique de la biophotonique représenterait 18 milliards d'euros pour un marché global de 55 milliards d'euros et serait propice à la création d'entreprises et d'emplois. Il cite en exemples le traitement et le stockage d'images, la modélisation moléculaire et les phénomènes physiques dans les sciences du vivant ainsi que les plateformes de diagnostic et de dépistage.
Rhénovia Pharma travaille essentiellement sur la simulation des activités du cerveau. L'utilisation de la biophotonique permet de mettre en évidence les parties du cerveau défaillant pour toutes les maladies neurodégénératives par la fixation de biomarqueurs. Cela est possible grâce au plus puissant calculateur de France que possède l'entreprise.
Un nouveau système thérapeutique transdermiqueL'entreprise est sur le point de mettre sur le marché un nouveau système thérapeutique transdermique de haute technicité à libération contrôlée de molécules. Le patch sera personnalisé pour chaque patient. Il libérera les molécules selon la prescription du médecin traitant. « Nous mettons l'accent sur les fondements de la biophysique cellulaire, la biologie intégrative innovante et la médecine quantitative et personnalisée », soutient Michel Faupel. Propos qui confirment que la recherche alsacienne, notamment mulhousienne, est particulièrement performante.
A.V.